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jeudi 19 avril 2012

mercredi 18 avril 2012

Grunge : être ou ne pas être une star ?

Mudhoney en 1988, par Charles Peterson
Héritière du hardcore, la jeune scène basée à Seattle au milieu des années 80 cultive l'underground et l'alternatif.

A l’écart des villes habituelles du music-business, la scène locale mûrit un son original, lourd et crasseux, mélange de punk, de metal et d’alternatif. Les mélodies, chantées par des voix puissantes et éraillées, portent des textes mettant en mots déprime, apathie et inquiétudes existentielles.

Car que faire, en ces temps où le hardcore radical et politique montre ses limites après que le rêve hippie s'est brisé sur le mur du réel ? Dans ce monde en bouleversement, où la confrontation Est-Ouest va bientôt virer à l'affrontement Nord-Sud, le constat du grunge, c'est qu'il n'y plus rien à faire... Devant cette impuissance avouée, comment échapper à la haine de soi ?

Affirmant le refus de la starification et de l’égotisme exacerbé dont les musiciens de rock sont friands, le grunge s’inventera un non-look, mélange de punk et de hippie, et s’habillera de fringues bon marché, sans âge et passe-partout.

Le label indépendant Sub Pop sera l’abri des débuts, et dès 1986 publiera les premiers disques : Mudhoney, Soundgarden, Green River … Nirvana y gravera son premier opus, Bleech, en 1989. L’unité du son est assurée par le producteur maison Jack Endino.

Etre ou ne pas être une star ? Rester pur ou foncer vers la gloire ? Le grunge sera l'otage de ses contradictions et Kurt Cobain, sa figure de proue, en paiera le prix fort et y laissera sa vie.

Parmi les acteurs de la première heure, quelques-uns signeront avec des majors dès que l'occasion se présentera. C’est Nirvana avec son Nevermind, sorti sur la major Geffen, qui ouvrira le bal des maudits en 1991, provoquera un raz-de-marée mondial… et s’attirera les foudres des puristes.

Toujours avide de nouveaux produits à vendre, fussent-ils étiquetés grunge, le business de la musique se jettera sur l’aubaine, jusqu’à ce que Kurt Cobain mette fin à son histoire en 1994.

Fallait-il chercher la lumière quitte à s’y brûler ou rester tapi sous les pierres ?
Quoi qu’il en soit, pour le meilleur et pour le pire, le grunge aura propulsé le rock indépendant vers le grand public. On y aura perdu un certain entre-soi et une pureté originelle, mais on y aura gagné un renouveau du rock… et quelques-uns, des millions de dollars.

Bernard Poupon

Licence Creative Commons
Ce(tte) oeuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 non transposé

lundi 9 avril 2012

Funky Drummer, 5:22




Il y des années où les fruits sont si mûrs qu'ils tombent de plusieurs arbres en même temps.

Le 20 novembre 1969, James Brown et sa bande enregistrent à Cincinnati le morceau Funky Drummer, qui sortira chez King en single en mars 1970, coupé en 2 parties.
En dépit de son succès (le titre atteindra la 20ème place dans les classements des ventes R&B et se hissera à la 51ème dans le classement Pop), il ne trouvera place sur un album qu'en 1986 sur la compilation In the Jungle Groove (Polydor).





Ecoutez donc ce que Clyde Stubblefield - le batteur funky -, y mijote sur ses fûts à 5:22 et vous comprendrez pourquoi ce break de batterie dispute à l'Amen break le titre de pattern de batterie le plus samplé de l'histoire de la musique.

En savoir plus ici (en anglais).


Bernard Poupon

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Les 6 secondes les plus importantes de l'Histoire (du hip-hop)

Ce fascinant documentaire de Nat Harrison paru en 2004 raconte l'histoire de l'Amen Break, un échantillon de batterie tiré de la face B d'un single de 1969... c'est pourtant la face A qui fut succès en son temps. Cet échantillon fut utilisé de nombreuses fois dans les débuts du hip-hop et devint la base de la drum-and-bass et des autres musiques construites sur l'échantillonnage.




On peut en savoir plus sur l'Amen break en cliquant ici.


Voilà le morceau original par The Winstons :




Les amateurs visiteront avec intérêt le site de Nat Harrison où figure en outre Bassline Baseline,  un autre passionnant documentaire de 2005 sur la mythique Roland TB-303.


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mardi 3 avril 2012

Covers / un morceau, une reprise : Umbrella

Rihanna



Rihanna ft. Jay-Z
Music video by Rihanna performing Umbrella. (C) 2007 The Island Def Jam Music Group



Yael Naim
Live à La Halle aux Grains, Toulouse, 4 février 2011
Festival Détours de chant


Hardcore US



La venue des Damned en Californie en 1977, premier groupe punk anglais à débarquer en Amérique, renforcée par la chaotique tournée des Sex Pistols début 1978, aura permis aux Etats-Unis de se réapproprier leur histoire : le punk est de retour sur ses terres d'origine et une ribambelle de groupes va reprendre la balle au bond pour inventer une bouillonnante scène alternative.

On y jouera hardcore, c'est-à-dire vite et fort, et sans concessions.
En ces débuts de l'ère Reagan – qui avant d'être président fut un gouverneur de Californie très à droite - , une radicalisation politique est à l'ordre du jour, pour ces musiciens qui refusent le mode de vie tout tracé de l'ultra-libéralisme et préfèrent dénoncer la mascarade d'un rêve américain qui a tourné au cauchemar. Il s'agit de faire tomber le masque du Disneyland fasciste, maquillé pour séduire, que sont pour eux les USA.

Dans ces conditions, la compromission avec l'industrie musicale traditionnelle n'est pas de mise. Les plus motivés inventent et animent des maisons de disques indépendantes. Alternative Tentacles voit le jour à San Francisco en 1979, tandis que la Californie du Sud tient son label avec SST records.
A Washington, le straight edge s'enracine autour du label Dischord. Le mouvement proclame son refus des drogues, de l'alcool, du tabac et du sexe à tout-va, considérés comme des outils d'aliénation dont s'est armé le capitalisme pour nous asservir... attitude suffisamment rare dans le rock pour être signalée !
Chez Epitaph, fondé en 1987, Bad Religion développera un hardcore plus mélodique et doté d'une production moins brute, qui ouvrira la route à un punk rock bien plus vendeur et nettoyé de ses aspects radicaux et critiques, qui feront les beaux jours des majors avec The Offspring ou Green Day,

Bernard Poupon

Licence Creative Commons
Ce(tte) oeuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 non transposé

 
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