Que faire quand le souffle de la bombe
qu'on a lancée déjà retombe, et qu'il devient à l'ordre du jour
de s'inventer un avenir alors qu'hier encore on criait No future
?
Certains seront happés par le chaos
dont ils avaient ouvert le gouffre et devront affronter la
destruction et la mort : les Sex Pistols se sépareront début 1978
et Sid Vicious mourra d'overdose un
an plus tard.
D'autres trouveront des sorties dans l'engagement politique libertaire ou dans un dépassement musical libéré du carcan des formules établies ; souvent, dans un mélange de ces pratiques à des dosages divers.
D'autres trouveront des sorties dans l'engagement politique libertaire ou dans un dépassement musical libéré du carcan des formules établies ; souvent, dans un mélange de ces pratiques à des dosages divers.
On se plaignait de ne pas avoir
d'avenir ? Crachons dans nos mains, il nous reste à forger le futur
! Poursuivant la route ouverte par Clash, Crass restera fidèle aux
idéaux du drapeau noir de l'anarchie. Le rock alternatif français
(enfin un rock made in France original !) contestera l'ordre établi
et fustigera un Front National alors en plein essor.
S'écartant - du moins au début - de tout académisme, Sonic Youth alliera punk, musique contemporaine et free jazz en un grinçant carambolage bruitiste. Mike Patton explorera des territoires méconnus dépeints par ses cordes vocales. Laissant de côté l'attitude outrée désormais convenue et l'encombrant attirail du punk, The Ex en gardera l'esprit d'aventure et enrichira périodiquement sa musique de la confrontation aux autres cultures.
Le rock gothique, dont Siouxsie est l'égérie, mettra en scène sa désespérance existentielle dans une esthétique froide inspirée de l'expressionnisme allemand.
Après le passage du punk, le terrain est fertilisé et l'idée dans les têtes pour des formes alternatives d'organisation commerciale. Le hardcore américain, avec Dead Kennedys, Blag Flag et Minor Threat aux avant-postes, jalonnera la route du rock indépendant, qui trouvera son apothéose et son institutionnalisation en Nirvana, que Kurt Cobain, pris dans l'engrenage, finira par refuser le 5 avril 1994.
S'écartant - du moins au début - de tout académisme, Sonic Youth alliera punk, musique contemporaine et free jazz en un grinçant carambolage bruitiste. Mike Patton explorera des territoires méconnus dépeints par ses cordes vocales. Laissant de côté l'attitude outrée désormais convenue et l'encombrant attirail du punk, The Ex en gardera l'esprit d'aventure et enrichira périodiquement sa musique de la confrontation aux autres cultures.
Le rock gothique, dont Siouxsie est l'égérie, mettra en scène sa désespérance existentielle dans une esthétique froide inspirée de l'expressionnisme allemand.
Après le passage du punk, le terrain est fertilisé et l'idée dans les têtes pour des formes alternatives d'organisation commerciale. Le hardcore américain, avec Dead Kennedys, Blag Flag et Minor Threat aux avant-postes, jalonnera la route du rock indépendant, qui trouvera son apothéose et son institutionnalisation en Nirvana, que Kurt Cobain, pris dans l'engrenage, finira par refuser le 5 avril 1994.
Pour le reste, pour les dizaines de milliers d'acteurs anonymes des groupes poussés comme des champignons dans le sillage des Sex Pistols et dont l'histoire n'a pas retenu le nom, l'expérience punk aura marqué leur jeunesse d'une trace indélébile dont il garderont secrètement la certitude qu'un autrement, pour eux, a autrefois été possible : qu'un jour, avant d'avoir renoncé, ils ont été jeunes, refusé l'ennui, déjoué le simulacre et ont osé dire non.
Bernard Poupon

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